Du rationnement des pâtes à 25% de taux d'épargne mensuel (Ton histoire #2)

Dernière mise à jour: June 20, 2020

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“C’est quand on s’est retrouver à devoir rationner les pâtes pour acheter le lait du bébé que j’ai commencé à ouvrir les yeux. […] Ma façon de voir les choses (et les dépenses) ainsi que ma vision à long terme a radicalement changé grâce à ton blog. […] Dès l’année prochaine, sans gagner plus, juste en faisant attention, je prévois un taux d’épargne de 25% par mois.”

Après avoir lu l’histoire de Sébastien et sa famille, je me suis dit que si pour quelconque raison le blog devait s’arrêter, ça serait OK. Tout ce temps passé aurait valu le coup. Car mes articles auraient eu l’effet escompté d’apporter de la vraie valeur à au moins un lecteur.

Je te laisse donc découvrir comment Sébastien est passé d’une situation d’endettement dangereuse, à pouvoir se projeter dans 15 ans avec un million de CHF sur son compte en banque !


Sébastien : Alors, ma vie avant Mustachian Post, c’était celle d’un jeune homme insouciant, qui n’avait aucune conscience de l’argent. Mes parents ont toujours été des bosseurs, enfants de paysans et d’ouvriers, ils se sont démenés pour avoir une vie meilleure. Devenus propriétaires d’un petit appartement en France à 30 ans, ils ont su gérer leur capital et profiter des opportunités pour être, aujourd’hui, propriétaire d’une belle maison en Suisse.

Le revers de la médaille, c’est qu’ils ont tout fait pour que leurs enfants ne manque de rien et profitent de tout. Avant mes 15 ans, j’avais déjà passé une semaine à New-York, deux dans les Caraïbes, sans compter les voyages à Londres, et un peu partout en France et en Espagne. Ce qui fait que je me suis habitué à un certain train de vie.

Du coup, je dépensais tellement sans compter que j’aurais pu ouvrir un parc à dinosaures, et j’avais déjà des dettes avant d’avoir mon propre appartement. Devenir propriétaire, c’était carrément de l’ordre de l’impossible dans mon esprit.

Sans compter que je ne négociais jamais mon salaire. Me contentant toujours du minimum syndical, tant que ça permettait de payer mes dépenses vitales…

Ensuite, j’ai pris mon indépendance. Premier loyer, assurances, première moto, assurance, première voiture, assurance, j’ai commencé à faire attention un minimum pour payer ces nouvelles charges. Mais sans jamais faire la moindre économie. L’argent me brulaient littéralement les doigts. À un point tel que l’argent que mes parents me laissaient “en héritage” disparaissait dans l’année.

J’ai claqué comme ça près de CHF 35'000 en deux ans… sûrement pas loin des CHF 100'000 en une décennie.

Exemple de dépensite aigüe : le téléscope... plus de CHF 5'000 de matériel qui dort toujours à la cave et qui n'aura pas servi plus de 4 fois

Exemple de dépensite aigüe : le téléscope... plus de CHF 5'000 de matériel qui dort toujours à la cave et qui n'aura pas servi plus de 4 fois

Et puis, j’ai rencontré ma femme. Au début, je voulais l’impressionner, donc ça n’a pas aider. Ensuite, on a emménagé ensemble. Refaire la déco, rajouter des meubles, etc.

Puis elle est tombée enceinte. Un lit pour le bébé, une table à langer, une poussette, un berceau, des biberons et des tétines (aujourd’hui, j’en aurais des choses à raconter pour faire des économies quand on devient parents en Suisse !). On a déménagé pour un appartement plus grand. Bébé est arrivé. On s’est marié dans la foulée. Au début, avec deux salaires, on se débrouillait.

Et puis Madame a arrêté de travailler pour s’occuper de notre enfant. Au même moment, je faisais un burn-out au travail et j’ai fini par démissioner. C’est à peu prêt par là que les ennuis ont commencé. C’était en milieu d’année 2018.

J’avais à peine un salaire d’avance sur mon compte, qui a bravement résisté deux mois avec l’aide des allocations chômage. Ensuite, ce sont les cartes de crédits qui ont été épuisées. C’est quand on s’est retrouver à devoir rationner les pâtes pour acheter le lait du bébé que j’ai commencé à ouvrir les yeux.

Après avoir retrouvé un travail, on a passé presque six mois à éponger le solde négatif de mon compte courant. Pendant huit mois de plus, on n’a pas réussi à avoir plus de CHF 1'000 de disponible. Nous avons pu faire geler nos futures primes d’assurance maladie, et obtenu un arrangement de paiement pour les autres.

J’ai commencé à faire un tableur Excel de nos gains et dépenses, d’abord par mois, puis carrément par semaine. En décembre 2019, la situation semblait être redevenu stable.

C’est quand on s’est retrouvés à devoir rationner les pâtes pour acheter le lait du bébé que j’ai commencé à ouvrir les yeux.Sébastien

Mais nos dépenses étaient encore beaucoup trop élevées, donc mon premier reflexe, ça a été… de gagner plus d’argent ! Logique ! Donc j’ai commencé à chercher des astuces sur internet… “Devenir riche grâce à Youtube”… “Gagner 5'000€ par heure”… Après avoir épluché les arnaques, j’ai fini par tomber sur des domaines un peu plus sérieux, comme le trading et la bourse. Après m’être bien renseigné sur ce domaine, j’étais prêt à sauter le pas. Je me suis donc demandé quel courtier choisir en Suisse.

C’est en posant cette question à Google que je suis tombé sur ton blog “Mustachian Post”.

Tout d’abord, j’ai été un peu déçu de n’y trouver que des astuces pour dépenser moins… alors que je voulais gagner plus. Et puis, d’articles en articles, j’ai commencé à comprendre.

J’ai vu combien me coûtait mon attachement irrationnel à un opérateur téléphonique, juste parce que 25 ans plus tôt, la concurrence n’était pas au top. J’ai calculé combien j’aurais pu économiser en comparant les assurances. J’ai découvert les coûts “cachés” de mon compte postal et des mes cartes de crédits.

Ça a été une révélation !

J’ai repris mon tableur Excel et j’ai tout passé en revu, point par point. Et j’ai cherché, comparé, étudié pour chaque catégorie de dépenses.

D’ailleurs, parlons chiffres concrètement avec notre nouvelle situation aujourd’hui.

Avant, je payais CHF 160 pour le mobile et Internet chez Swisscom. Madame c’était CHF 60 pour son mobile aussi chez Swisscom (les moins de 30 ans ont de la chance…).
Nous avons résilié Internet, et stoppé l’abonnement mobile de Madame pour qu’elle passe à une offre de Salt (CHF 35 d‘économies par mois). J’ai pris Internet chez Sunrise (j’ai bien essayé le coup du modem 4G, mais c’était totalement instable et un débit digne des premiers modem 56K). Ce qui nous a fait CHF 25 d’économies par mois en sus. Quand mon contrat mobile sera arrivé à échéance, je passerais chez Salt, pour payer CHF 60 au maximum (CHF 20 d’économies supplémentaires, et encore plus s’il y a une offre à ce moment là).

Le budget 2019 de Sébastien, lorsqu'il commença à sortir la tête de l'eau

Le budget 2019 de Sébastien, lorsqu'il commença à sortir la tête de l'eau

En ce qui concerne les courses, avant, nous faisions des courses pratiquement tout les deux jours, nous avions toujours des plats pré-cuisinés, des pizza et des salades toutes prêtes. Aujourd’hui, nous faisons beaucoup plus attention à nos dépenses courantes en faisant à manger nous-même. Et on va en courses une seule fois par semaine maintenant, ce qui nous force à anticiper et s’organiser. Résultat : CHF 500 d’économies par mois !

Nous avons aussi découvert que notre situation nous donne droit à divers aides sociales, notamment pour diminuer les primes d’assurances maladie. Même si ça a pris 6 mois pour se concrétiser, ça nous offre CHF 300 d’économies supplémentaires par mois.

À l’heure où j’écris ces lignes (fin mai 2020), j’ai totalement changer ma vision de l’argent, des dépenses et des économies. Il nous reste environ CHF 10'000 de crédits à rembourser, mais c’est déjà planifié pour que tout soit réglé pour décembre de cette année. Et je m’impressionne moi-même d’être capable d’une telle chose.

Du coup j’ai prolongé mon tableur Excel jusqu’à l’année prochaine, pour voir comment on se débrouillerait sans ces contraintes. Sans gagner plus, juste en faisant attention, je prévois un taux d’épargne de 25% par mois. En gérant convenablement cet argent, et avec ma femme qui va reprendre un travail d’ici 5 à 6 ans, on pourrait avoir économisé un demi-million dans 10 ans à peine ! Et le million moins de 5 ans plus tard !

Et maintenant, on se prend même à rêver d’acheter voire même de construire notre maison, pour y élever nos enfants.

MP : Wow, ton histoire est incroyable Sébastien. Mais je pense qu’il faut qu’on creuse ça : “Aujourd’hui, j’en aurai des choses à raconter pour faire des économies quand on devient parents en Suisse !”. Car y’a plein de futurs parents parmi les lecteurs de la Team MP, donc s’ils peuvent aussi se servir de ton expérience sur ce point particulier, ça serait dommage de les en priver :)

**Sébastien : ** L’univers de la puériculture, surtout quand c’est le premier enfant, est un monde merveilleux, pleins de doutes, de questions, d’angoisses et d’improvisations. Ce mélange d’inconnu et d’émotions très fortes est un véritable piège que certaines grandes enseignes exploitent volontiers.

Nous avons fais nos premières courses dans deux magasins spécialisés dans la petite enfance (Bébé 2000 et Orchestra, pour ne pas les citer), où absolument tout ce qu’il faut pour s’occuper d’un bébé t’est littéralement jeté à la figure. Nous sommes donc ressorti avec une commode/table à langer, deux berceaux (un modulaire qui fait aussi lit d’enfant, et un autre qui s’accroche à coté du lit des parents), une poussette haut de gamme, des couvertures spéciales pour nourrissons, des biberons et des tétines de toutes les tailles, des jeux et tapis d’éveils à en tapisser le salon…

Des sacs remplis de vêtements d'enfants...trop de vêtements...

Des sacs remplis de vêtements d'enfants...trop de vêtements...

Bien plus tard, on s’est rendu compte que la moitié de ce qu’on avait acheté ne nous a jamais servi. Dans l’autre moitié, une bonne partie était parfaitement optionnel (le chauffe-biberon alors qu’on a un micro-onde…). Et enfin, le reste aurait pu être acheté d’occasion sans que ça pose problème, ou même ailleurs pour que ça coûte bien moins cher. Comme par exemple notre poussette qui nous a coûtée CHF 1'200… alors qu’on en trouve du même gabarit et avec les même options pour moins de CHF 300 chez Galaxus. La qualité est peut-être moins bonne, je n’en sais rien, mais même en l’achetant 3 fois, ça resterait moins cher.

On a heureusement su éviter quelques pièges, comme la machine Nestlé qui promettait des biberons ultra-facile à faire… pour CHF 2 par capsule. D’ailleurs, cette machine a été retiré de la vente 6 mois plus tard.

En bref, même quand c’est pour son propre enfant, il faut prendre le temps de se demander si on en a vraiment besoin et si on ne peut pas trouver moins cher ailleurs.

MP : Ça me rappelle beaucoup de choses lors de la naissance de notre premier enfant MP… Merci pour le partage !

J’ai une autre question qui me taraude : est-ce que tu penses que d’avoir “touché le fond” va faire que vous n’allez jamais avoir de problèmes d’argent à nouveau ? Ou bien vous avez quand même mis en place des garde-fous en particulier pour ça ?

Sébastien : Avoir touché le fond nous a fait prendre conscience qu’il est extrêmement facile de couler. Une maladie, un accident, des imprévus imprévisibles (c’est le cas de le dire !) peuvent arriver n’importe quand et tout chambouler. Nous avons décider de mettre en place deux garde-fous pour le moment :

Autre exemple de dépensite aigüe : la moto à CHF 10'000, qui n'aura roulé même pas 2'000 kms, avant d'être revendue pour moins de CHF 3'000...

Autre exemple de dépensite aigüe : la moto à CHF 10'000, qui n'aura roulé même pas 2'000 kms, avant d'être revendue pour moins de CHF 3'000...

A partir de l’année prochaine, je pourrai mettre en place notre plan d’épargne plus concretèment. J’ai déjà un compte VIAC d’ouvert, et j’ajouterai un compte chez DEGIRO, avec un objectif de 20% d’épargne minimum par mois au début.

MP : Félicitations pour ces garde-fous. Je pense que ça va clairement t’aider à conserver ton bateau financier à flots sur long terme.

Finalement, une dernière question pour l’égo : comment serait ta vie aujourd’hui si tu n’avais jamais découvert le blog ?

Sébastien : En étant optimiste, je me dis que j’aurais quand même fini par m’en sortir, mais plus tard, plus lentement. En étant honnête, je pense que j’aurais pu continuer encore longtemps à survivre de salaire en salaire, dépensant le moindre centime en trop chaque mois…

MP : Merci Sébastien pour ton témoignage. Je suis sûr qu’il va aider une partie des lecteurs du blog à voir comment se sortir des dettes, ainsi qu’éviter à une autre partie des lecteurs de ne pas tomber dans cette spirale infernale que tu as vécue. Je te souhaite tout de bon pour ton chemin vers le million de CHF !


Si tu souhaites toi aussi partager ton parcours inspirant avec les membres de la Team MP, envoie-moi un email à contact [at] mustachianpost.com


‌Note : un grand merci aux 6 nouveaux mécènes Soc, KP, Gordan, Sebastian, Daniel, et Jorge pour leur parrainage du blog via Patreon. Ca me fait vraiment plaisir, sincèrement.

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